dimanche 16 mars 2008

Large victoire à gauche, la droite sauve Marseille

La gauche confirme sa victoire au second tour sur fond de forte abstention, la droite n'ayant pas mobilisé
Le PS l'emporte notamment à Toulouse, Lille, Metz, Reims, Saint-Etienne, Amiens, Caen, Blois, Rennes, Evreux, Quimper, Strasbourg et Périgueux, où le maire sortant et ministre de l'Education nationale Xavier Darcos est battu. Le président du Modem François Bayrou est également battu, à Pau.
Parmi les rares raisons de se réjouir, à droite : la victoire de Jean-Claude Gaudin, qui garde la mairie de Marseille, pour un troisième mandat.
Au plan national, la gauche aurait obtenu 49,5% des suffrages, la droite 47,5%, selon CSA.
Malgré les appels à la mobilisation venus des deux camps, l'abstention est restée élevée dimanche, un peu plus d'un électeur sur trois ne s'étant pas rendu aux urnes. Ce scrutin était un premier test électoral pour Nicolas Sarkozy depuis son élection en mai à la présidence, alors qu'il a lourdement chuté dans les sondages.
Parmi les réactions, à gauche, le premier secrétaire du PS François Hollande s'est félicité que son parti ait dépassé "l'objectif" que lui-même avait fixé de conquérir "30 villes de plus de 20.000 habitants", Ségolène Royal appelle à "transformer ce vote sanction en vote d'avenir". A droite, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, parle de "défaite" due à "la conjugaison des impatients et des mécontents" et le Premier ministre François Fillon estime qu'il était "malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales", après le second tour des municipales et des cantonales, en appelant à ne pas "instrumentaliser" le vote des Français.


Villes gagnées par le PS :
Metz : Dominique Gros (PS) l'emporterait par 48,1% des voix contre 28% au maire sortant Jean-Marie Rausch qui sollicitait un 7ème mandat à 78 ans, et Marie-Jo Zimmerman (DVD) 23,9% (Ipsos-Dell)
Amiens : le maire sortant Gilles de Robien serait battu, le socialiste Demailly obtiendrait 55,3% des voix.(Ipsos-Dell)
Saint-Etienne : Maurice Vincent (PS) l'emporte avec 46,1% contre 41,6% à l'UMP Michel Thiollière (Ipsos-Dell)
Reims : nette victoire à 56% de la socialiste Adeline Hazan qui bat Catherine Vautrin. Un duel fratricide avait opposé au premier tour l'ancienne ministre de Raffarin à Renaud Dutreil, qui avait été investi par l'UMP et s'était retiré à l'issue du premier tour, ayant obtenu moins de voix que Catherine Vautrin.
Lille : la maire sortante socialiste Martine Aubry l'emporte à plus de 66% des voix contre l'UMP Sébastien Huygue.
Angers : la liste du maire sortant PS à Angers, Jean-Claude Antonini, est réélue avec 50,5% des voix contre la liste UMP de Christophe Béchu qui a recueilli 49,5% des voix.
Périgueux : le ministre de l'Education, Xavier Darcos, est battu de justesse à Périgueux par Michel Moyrand (PS-PC-Verts), avec 49,6% des suffrages exprimés contre 50,4% à son adversaire au second tour des municipales

Quimper : le député européen Bernard Poignant (PS) a remporté dimanche avec 55,7% des voix l'élection municipale de Quimper où il doit succéder au sénateur-maire UMP Alain Gérard.
Pau : la liste du président du MoDem François Bayrou a été battue avec 38,81% dimanche à Pau à l'issue du second tour des élections municipales contre 39,76% pour celle de la socialiste Martine Lignières-Cassou et 21,42% pour le maire sortant Yves Urieta (ex-PS, soutenu par l'UMP)
Strasbourg : Le socialiste Roland Ries est élu au second tour des municipales à Strasbourg avec 57,2% des voix contre 42,8% à la maire sortante Fabienne Keller, selon une estimation Ipsos-Dell.
Blois : le socialiste Marc Gricourt a remporté largement, avec 60% des voix, l'élection municipale de Blois à la tête d'une liste PS, PCF, Verts, PRG et MRC, contre 40% au député-maire sortant Nicolas Perruchot (NC), selon des résultats quasi définitifs donnés à la mairie.
Toulouse : le candidat PS à la mairie de Toulouse, Pierre Cohen, arriverait en tête avec 51% des suffrages face au maire centriste sortant Jean-Luc Moudenc (app-UMP), qui recueillerait 49% des voix, selon une estimation Tns-Sofres.
Evreux : la gauche conduite par le conseiller général DVG Michel Champredon, en congé du PS, a repris dimanche au second tour des municipales la ville d'Evreux (Eure) à la droite emmenée par le maire UMP sortant Jean-Pierre Nicolas, selon des résultats communiqués par la mairie.

Villes gagnées par la droite :
L'UMP Natacha Bouchart, à la tête d'une liste d'ouverture, a largement remporté dimanche la ville de Calais, aux mains du PCF depuis 37 ans, en battant le maire sortant Jacky Hénin avec 54,02% des suffrages (chiffres définitifs)


Ville gagnée par les Verts :
Dominique Voynet (Les Verts) l'emporte largement face au communiste Jean-Pierre Brard à Montreuil (Seine-Saint-Denis), par 55,7% à 44,3%, selon une estimation Ipsos-Dell.
Les ministres
Jean-Marie Bockel (GM), secrétaire d'Etat chargé de la coopération, REELU au 2ème tour
Le ministre de l'Education,
Xavier Darcos, est battu de justesse à Périgueux
A Longjumeau (Essonne), Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), secrétaire d'Etat à l'écologie, ELUE au 2ème tour
A Colombes, Rama Yade (UMP), secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, BATTUE au 2ème tour
Dans le VIIème arrondissement parisien, la liste UMP emmenée par la ministre de la Justice Rachida Dati l'a emporté avec 57,7% des voix.
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Christian Estrosi (UMP) a annoncé dimanche soir sa victoire au deuxième tour de l'élection municipale à Nice, et sa démission du gouvernement.

Réactions à gauche
Le premier secrétaire du PS, François Hollande , a déclaré sur TF1 que la gauche était "majoritaire en voix" et serait "majoritaire en nombre de villes" et en nombre de "départements", au soir du second tour des municipales et cantonales.
Ségolène Royal (PS) a déclaré sur TF1 que la gauche devrait "réparer ce que le gouvernement a abîmé et détruit" au cours des derniers mois. Elle a appelé "à transformer le vote sanction en vote d'avenir".
L'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius a demandé dimanche sur TF1 au gouvernement de "corriger la trajectoire" de sa politique, après la défaite "extrêmement lourde" de la droite aux élections locales qui présente selon lui une dimension "nationale".

Réactions à droite
Le Premier ministre François Fillon a affirmé dimanche sur France 2 qu'il était "malvenu de tirer de ce scrutin des leçons nationales", après le second tour des municipales et des cantonales, en appelant à ne pas "instrumentaliser" le vote des Français.

Le secrétaire général de l'UMP, Patrick Devedjian , a estimé dimanche sur France 2 que le second tour des élections municipales correspondait à un "rééquilibrage" entre la droite et la gauche. Il a aussi affirmé que Nicolas Sarkozy lui avait "renouvelé sa confiance" à la tête du parti, après qu'il eut fait l'objet au cours des derniers jours de vives critiques dans son camp.

dimanche 9 mars 2008

Les premiers commentaires

Le premier ministre, François Fillon, a invité les électeurs à ne pas "mélanger les enjeux". "A cette heure les chiffres du premier tour sont encore indécis mais ils sont plus équilibrés que ce qui nous avait été annoncé tout au long de cette campagne", a-t-il dit. "Certes, je vois bien qu'à travers ces élections les responsables de l'opposition voudraient exacerber les clivages politiques. Cette démarche partisane ne correspond pas aux réalités et aux nécessités locales. Il ne faut pas mélanger les enjeux", a-t-il expliqué. "La politique de la nation a été débattue et elle a été tranchée par les Français au printemps 2007 (lors de l'élection présidentielle)", a-t-il poursuivi.

Pour le ministre UMP du Travail, Xavier Bertrand, "les socialistes devraient raison garder et respecter le vote des Français". "Il ne faut pas se tromper d'élection, les Français ont voté pour leur maire, leurs conseillers généraux. Il y a un deuxième tour et c'est quasiment une élection à part".

La socialiste Ségolène Royal a estimé sur France 2 que ce premier tour était un "vote sanction" pour le pouvoir, qui doit "s'amplifier au second". "Tout reste ouvert, rien n'est gagné ou joué", a commenté de son côté, le premier secrétaire du PS, François Hollande, qui pense que ces élections marquent la "volonté" de l'électorat d'adresser un avertissement au pouvoir, "notamment sur le pouvoir d'achat". "Il faut que le président et le premier ministre entendent ce que disent les électeurs, c'est-à-dire un très fort mécontentement", a déclaré le député européen Pierre Moscovoci sur France 2.

De son côté, le président du Modem, François Bayrou, n'a pas vu "un vote d'adhésion" à la gauche mais "un vote d'avertissement" au gouvernement.

La gauche fait la course en tête

Paris, Lyon, Lille, Nantes, Montpellier, Rennes, Angers devraient rester à gauche, Bordeaux à droite

Comme prévu la gauche est en tête à l'issue du 1er tour des municipales. Selon l'estimation CSA-Dexia pour Europe 1, Le Parisien Aujourd'hui en France et I Télé, les listes soutenues par le PC, le PS, les Verts et les divers gauche recueilleraient 47,5% des voix au premier tour des élections municipales dans les communes de plus de 3.500 habitants. En 2001, elles avaient recueilli 44,87%. Les listes soutenues par l'UMP et les divers droite obtiendraient 40% et les listes du MoDem 4,5%. En 2001, les deux formations avaient recueilli ensemble 47%. Le FN obtiendrait 2% contre 3,73% en 2001. Les listes soutenues par l'extrême-gauche recueilleraient 2% contre 2,02% en 2001.
La gauche pourrait conquérir Strasbourg et Toulouse, voire Marseille. Elle semble l'avoir emporté à Rouen dès le premier tour.

La participation s'élèverait à 68 %, selon IPSOS.

Selon les estimations d'IPSOS, Alain Juppé remporterait dès le premier tour les élections à Bordeaux avec 56 % des voix.

LILLE : Martine Aubry très loin devant
La maire de Lille atteindrait 46% des suffrages dès le premier tour. Derrière elle, Sébastien Huyghe qui mène l'UMP dans la ville recueille, selon l'estimation TNS-Sofres-Logica, 21% des voix. Le Modem ne devrait pas pouvoir se maintenir au deuxième tour. Les Vert d'Eric Quiquet sont à 12%.

La liste socialiste conduite par la députée Valérie Fourneyron à Rouen gagnerait elle aussi dès le premier tour des municipales avec 54,9% des suffrages exprimés, battant la liste du maire centriste sortant, soutenu par l'UMP, Pierre Albertini (38,2%).

PAU : la socialiste devant Bayrou
Selon les premières estimations, Martine Lignières-Cassou arriverait en tête avec 34,50% des suffrages. Le leader du Modem la talonne avec 32 % des voix. Le deuxième tour pourrait se jouer au sein d'une triangulaire avec le maire sortant, Yves Urieta. Il recueille 27,50% des voix ce qui promet une triangulaire au second tour. Eric Schatz, le candidat radical de gauche, ne peut se maintenir au second tour (6%)/
Liste Lignières-Cassou (PS) : 33,50%
Liste Bayrou (Modem) : 32,50%
Liste Urieta (UMP) : 28,00%
Liste Schatz (AEG) : 6,00%

A Paris, le sortant socialiste, Bertrand Delanoë obtiendrait 40,4 % des voix, face à la challenger UMP, Françoise de Panafieu, 28,6 %. La Modem Marielle de Sarnez ferait un score de 8,9 %. Les verts, conduits par Denis Baupin, feraient 7 %.
Dans le XIVe arrondissement de la capitale, où elle se présente, la leader centristre obtiendrait 12,9 % des suffrages, face au PS 44,6 % et l'UMP 12,9 %. Dans le XIIe arrondissement, le PS réaliserait un score de 45,5 % face à l'UMP Jean-Marie Cavada, crédité de 24 %.

A Lyon, le sortant PS, Gérard Collomb, serait réélu dès le premier tour avec 51,5 %. Son challenger UMP, l'ancien ministre Dominique Perben, qui se prépare à cette élection depuis des années, serait largement battu avec 31,9 %. Le leader de la droite serait battu dès le premier tour dans son propre secteur de Lyon III (29 %), derrière son rival socialiste (53,5 %), selon TNS-Sofres.

A Marseille, les listes du sortant UMP, Jean-Claude Gaudin, et du PS Jean-Noël Guérini seraient à égalité avec 40,1 % des voix. Le FN serait à 5 % et le Modem à 4 %.

Toulouse, la "ville rose" chère à Claude Nougaro, est très disputée. L'UMP sortant Jean-Luc Moudenc ferait 42 %, le PS Pierre Cohen ferait 38 %.

Strasbourg pourrait également revenir dans le giron socialiste. Roland Ries, qui dirige la liste PS obtiendrait 40,2 % face à la sortante UMP Fabienne Keller, crédité de 35 % des suffrages.

NANTES : Ayrault largement en tête
La liste du maire sortant de Nantes Jean-Marc Ayrault (PS) est largement en tête du premier tour des municipales dimanche, selon les première tendances dans cette ville, où 35,41% des bulletins dépouillés le créditent de 58,72% des suffrages exprimés, selon les chiffres communiqués par la mairie.

A Reims, la socialiste Adeline Hazan, donnée gagnante par les sondages, obtiendrait 40,9 % des voix face aux deux ex-ministres UMP Catherine Vautrin (25,2 %) et Renaud Dutreil (24,3 %), parachuté de Château-Thierry (Aisne). Une guerre fratricide oppose ces deux personnalités.

A Angers, la liste UMP arriverait en tête avec 46 % des voix, devant celle du maire PS sortant, Jean-Claude Antonini (42 %, croit savoir l'institut TNS-Sofres.

TOURCOING : Vanneste sévèrement battu L'effet papillon n'aurait pas lieu. La droite, avec la candidature de Christian Vanneste (UMP) fondait un double espoir dans cette ville : emporter la mairie détenue par la gauche mais surtout prendre un point dans la course à la présidence de la communauté urbaine de Lille. Il n'en sera rien. Loin de là ! Selon l'institut TNS-Sofre/Logica, le candidat UMP, condamné en 2006 pour homophobie, est sévèrement battu par le dauphin du maire sortant, Michel-François Delannoy (PS), 31% contre 53%. Ville de tradition démocrate-chrétienne et populaire, Tourcoing (92.000 habitants) était gérée depuis 1989 par le socialiste Jean-Pierre Balduyck, qui a décidé de passer la main à 67 ans après trois mandats successifs.
Liste DELANNOY (PS) : 53%
Liste VANNESTE (Ump) : 31%
Liste VAN TICHELEN (MoDem) : 9,00%
Liste BAECKEROOT (FN) : 7,00%

Toujours selon IPSOS, à Périgueux, la liste UMP du ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, obtiendrait 45,3 % des voix, au coude-à-coude avec celle du PS (45,7 %).

De son côté, l'extrême droite ne progresse pas. A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), dans l'une des rares villes où il pouvait progresser, la liste d'extrême droite, dont Marine Le Pen est le numéro deux, est largement devancée par le maire sortant divers gauche (44,6 %), Gérard Dalongeville, selon les résultats d'un dépouillement partiel.

CAEN : la gauche bien placée pour le 2e tour
Le candidat socialiste Philippe Duron profite de la division de la droite. Selon les estimations TNS-Sofres/Logica, la liste PS remporterait autour de 44%, contre 35% des voix pour la liste menée par la maire sortante UMP Brigitte Le Brethon. Le candidat du Modem remporterait autour de 8% des voix, tandis que la liste du Nouveau Centre recueillerait 7% des voix environ. Le centre, Modem et Nouveau Centre, pourrait ainsi servir d'arbitre pour le deuxième tour.

A Donzère (Drôme), le ministre d'"ouverture" Eric Besson, ancien responsable socialiste qui avait rejoint Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007, serait réélu avec 69 % des suffrages.

La gauche a renversé Rodez (52,7%), ville détenue depuis 55 ans par la droite et Laval (50,2%).
Les équipes municipales de gauche sortante sont renouvelées au Mans (58%) et à Dijon.

Madrid: nette victoire socialiste aux législatives

Les socialistes ont remporté les législatives, dimanche en Espagne, selon des sondages relayés par trois chaînes télé
Le PSOE, parti du chef du gouvernement sortant José Luis Rodriguez Zapatero, a obtenu entre 163 et 176 sièges sur 350, contre 145 à 152 sièges pour l'opposition de droite du Parti populaire de Mariano Rajoy.

Le scrutin a été marqué par une participation importante quoique inférieure à 2004. 35,1 millions d'électeurs étaient appelés à voter.

Les électeurs espagnols devaient élire les 350 députés de leur parlement et une partie du Sénat (208 sièges sur un total de 264).Aux précédentes législatives du 14 mars 2004, le PSOE de M.Zapatero, alors chef de l'opposition, avait remporté une majorité relative 164 sièges et 42,59% des voix, devant le Parti populaire qui avait obtenu 37,71% et 148 députés.

Le taux de participation s'est établi à 61,09% à 18h30, inférieur de 2 points au taux des législatives de 2004 à la même heure (63,02%), selon le gouvernement. Une participation importante cependant dans un scrutin considérée comme crucial pour le camp socialiste qui avait dû sa victoire en 2004 à un sursaut de la part d'un électorat jeune, habituellement peu mobilisé.

Selon les derniers sondages autorisés publiés lundi, le Parti socialiste (PSOE) du chef du gouvernement sortant, jouissait d'une légère avance d'environ 4 points sur les conservateurs du Parti Populaire (PP) de Mariano Rajoy.


Un scrutin dans un contexte d'émotion et de tension

Le contexte électoral a été bouleversé par l'assassinat vendredi, d'un ex-élu municipal socialiste de Mondragon (Pays Basque, nord), Isaias Carrasco, dans un attentat attribué unanimement à l'organisation indépendantiste basque armée ETA. Sous le choc, les socialistes et la droite ont annulé leurs derniers meetings avant la clôture de la campagne électorale.

Le terrorisme avait déjà profondément marqué les dernières législatives de mars 2004, précédées de trois jours par les attentats islamistes de Madrid (191 morts), le pire massacre terroriste ayant endeuillé l'Espagne.

Isaias Carrasco, ancien conseiller municipal socialiste de Mondragon, abattu par balles par un ou plusieurs inconnus alors qu'il sortait en début d'après-midi de son domicile de cette ville basque, en compagnie de sa fille et de son épouse, a été inhumé samedi à Mondragon dans l'émotion et en présence d'une foule importante, dont de nombreux élus socialistes.


L'alerte nationale antiterroriste

Le gouvernement socialiste espagnol avait relevé le 21 février son alerte nationale antiterroriste à son "niveau maximum" pour la période des élections. Il craignait en particulier que l'ETA ne tente d'influer sur le scrutin en commettant un attentat meurtrier. "Nous croyons que l'ETA va tenter de tuer avant les élections", avait alors déclaré le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba.

L'organisation indépendantiste a appelé récemment au boycottage des élections législatives pour protester contre "l'oppression" de l'Etat espagnol. Depuis le lancement officiel de la campagne électorale espagnole le 22 février, elle a commis au Pays basque deux attentats qui n'ont pas fait de victime. Le gouvernement socialiste a adopté une ligne dure vis-à-vis d'elle et de l'ensemble de sa mouvance politique depuis l'échec de négociations de paix en 2006 avec le groupe armé.

L'ETA est tenue pour responsable de la mort de 819 personnes en Espagne en 40 ans d'attentats.


La presse espagnole unanime samedi

Samedi, tous les journaux espagnols s'accordaient à constater que l'organisation séparatiste armée ETA tentait de chambouler les élections législatives de dimanche. "De nouveau le terrorisme dynamite la campagne et conditionne les élections", selon la Une du quotidien de droite El Mundo. Le journal de gauche Publico titrait : "Des balles contre des votes", tandis que le conservateur ABC affirmait qu'"ETA 'vote' d'un tir dans la nuque et la terreur recommence à marquer les élections".

Plusieurs journaux ont tenté un parallèle entre cet attentat et ceux du 11 mars 2004, lorsque des bombes posées par des islamistes dans des trains de banlieue à Madrid avaient tué 191 personnes à trois jours des précédentes élections législatives. "Comme quatre ans auparavant, le rendez-vous aux urnes est souillé de sang par l'action vile du terrorisme, cette fois-ci de la main d'un lâche pistoléro de l'ETA", écrit El Pais dans son éditorial. "ETA cherche son 11 mars", selon le journal catalan La Vanguardia (centre-droit), en référence aux attentats de 2004, qui avaient changé la donne du scrutin en portant au pouvoir à la surprise générale le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero.

Plusieurs journaux ont publié une photo prise à l'instant où José Luis Zapatero a appris l'assassinat lors d'un meeting électoral à Malaga (sud). "José Luis, tu dois sortir rapidement, ils ont abattu un élu socialiste, nous ne savons rien de plus", sont les mots glissés à l'oreille du chef du gouvernement, visage fermé et regard vague, par le président socialiste de la région Andalousie. Des journaux ont lancé aussi un appel civique au vote, relayant le message de tous les partis politiques représentatifs et des syndicats. "Des votes pour défaire ETA", demande ABC dans son éditorial. "Face à l'ETA, participation massive", réclame le journal catalan de gauche El Periodico.

http://info.france2.fr/europe/40617178-fr.php

Municipales: la participation plus forte qu'en 2001

L.S. (lefigaro.fr) avec AP09/03/2008 Mise à jour : 12:48

Les bureaux de vote ont ouvert pour le premier tour des élections municipales et cantonales. A midi, le taux de participation atteint 23%.

43,8 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour des élections municipales et cantonales. Ouverts depuis 8 heures en métropole, les bureaux de vote fermeront à 18 heures dans les petites communes et la plupart des villes, mais à 20 heures dans quelques grandes villes.

Le taux de participation à midi s'éleve à 23%, contre 20,57% à la même heure lors du premier tour des municipales de 2001, selon le ministère de l'Intérieur. En revanche, la mobilisation semble en baisse à Paris, avec 13,05% de participation à 11h30, contre 16.5% à la même heure en 2001.

Les électeurs français, mais aussi les Européens résidant en France, vont élire, pour six ans, les conseillers municipaux des 36.683 villes et villages de France. Au total 278.582 candidats se présentent sur 8.735 listes dans les communes de plus de 3.500 habitants, soit une moyenne de trois listes par commune.

Dans la moitié des cantons, les électeurs sont aussi appelés à élire pour six ans leurs conseillers généraux: 8.520 candidats se présentent sur les 2.020 cantons renouvelables, soit en moyenne 4,2 candidats par canton.


Premier vote depuis l’élection de Sarkozy

En Nouvelle-Calédonie, les opérations électorales qui ont commencé samedi, sont terminées. La Nouvelle-Calédonie compte 33 communes dont seulement 12 ont plus de 3.500 habitants. La participation y est estimée à 54%.

Ces élections municipales et cantonales sont le premier test électoral pour Nicolas Sarkozy, dix mois après son élection à l'Elysée. Vingt-deux membres du gouvernement sont candidats, dont la moitié comme tête de liste.

L'une des clés du scrutin sera la participation. Celle-ci est traditionnellement forte aux municipales. Elle avait atteint 70,1% en 2001, 68% en 1995 et 73,1% en 1989. Les premières estimations des instituts de sondage seront publiées à 20h. Le deuxième tour aura lieu dimanche prochain 16 mars.

Les 27 départements clés des cantonales

À ce jour, 51 départements sont à gauche et 50 à droite. Chaque camp mise sur la bascule d'une dizaine de conseils généraux.

Les municipales en 2001 avaient été un bon cru pour la droite, mais la gauche l'avait emporté aux cantonales : cinq départements avaient basculé de son côté contre un seul pour le RPR. En 2004, dans l'ombre des régionales qui sont une hécatombe pour la droite, l'opposition souffle la présidence de onze conseils généraux, et le socialiste Claudy Lebreton devient président de l'Association des départements de France, une première depuis sa création en 1946. Aujourd'hui, 51 départements sont à gauche et 50 à droite.
Après ces vagues roses de 2001 et 2004, une vague bleue peut-elle suivre en 2008 ? Rien n'est moins certain. Sur les 2 014 cantons renouvelables, environ 800 sont détenus par la gauche et 1 200 par la droite. «Notre marge de progression est plus forte que celle de la droite. Et ce, sans tenir compte du contexte national», analyse Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections du PS. Alain Marleix, son homologue à l'UMP, reste cependant confiant : «Une vague aux municipales ne se traduit pas forcément dans les cantonales.» Quant à la crainte d'une sanction politique ? «Avec les cantonales, on est bien au-delà des clivages politiques, explique-t-il. On vote surtout pour l'homme.»
L'homme, c'est bien la seule certitude de ce scrutin : 11 % seulement des conseillers généraux sont des femmes. Cette année, les candidats aux cantonales ont pour obligation de présenter un suppléant de sexe opposé. Mais à l'UMP comme au PS, on reste discret sur le nombre de candidates en titre.


Les espoirs du Parti socialiste

La gauche espère faire carton plein en Poitou-Charentes, où elle ne détient pour l'instant que la Charente. En Charente-Maritime, la droite ne dispose que d'un siège d'avance, et le gain de deux cantons pourrait faire tomber les Deux-Sèvres. «Cela sera plus difficile dans la Vienne», reconnaît Bruno Le Roux, où il lui faudra gagner quatre cantons.
En Corrèze, François Hollande s'est jeté dans la bataille ( lire ci-dessous) : la gauche doit reprendre au moins trois cantons dans l'ancien département de Jacques Chirac.
Le PS compte également décrocher la Côte-d'Or, dans le sillage de la possible réélection de François Rebsamen à Dijon, en prenant deux cantons.
Le Lot-et-Garonne est également une cible de choix, avec un siège à gagner pour emporter un département où il y a trois fois plus de conseillers sortants de droite que de gauche. Tout comme l'Indre-et-Loire (un siège à gagner). En Ile-de-France, la surprise pourrait venir du Val-d'Oise, où la gauche serait en mesure de l'emporter «de l'avis même de mes amis à l'UMP», note Le Roux.
Dans l'Allier, la gauche est majoritaire depuis 2007. Si les cantonales confirment cette reconquête, le président UMP du conseil général Gérard Dériot laisserait sa place au PCF. En revanche, en Seine-Saint-Denis, le PS semble en mesure de contester la présidence communiste.


Les espoirs de l'UMP

Pour la droite, l'enjeu est de retrouver la suprématie perdue en 2004. Elle doit pour cela conquérir deux départements de plus qu'elle n'en perd. «Un objectif tout à fait à notre portée», explique Alain Marleix. Ses principaux espoirs portent sur les départements perdus en 2004, comme l'Oise et la Seine-et-Marne, où le gain d'un canton suffirait. Le Doubs, à droite de 1913 à 2004, pourrait être repris. Un bon score à Besançon (trois cantons renouvelables) permettrait de gagner les deux sièges qui manquent. Dans la Drôme, tout pourrait se jouer à Romans-sur-Isère, où la prise des deux cantons renouvelables mettrait gauche et droite à égalité. «Je n'exclus pas que nous remportions ce département au bénéfice de l'âge», explique Alain Marleix.
Il compte aussi sur les basculements de la Guyane et de Mayotte, ainsi que du Territoire de Belfort, où la crise couve entre chevènementistes et socialistes. Les Hautes-Alpes enfin pourraient être reprises.


Les départements à surveiller

C'est d'ici que pourraient venir les surprises de ce scrutin. Dans les Pyrénées-Orientales, les divisions de la gauche lui ont déjà coûté un siège de député en 2007 et le conseiller général Jean Codognès est en rupture avec le président Christian Bourquin. En Ardèche, il faudrait que la droite gagne quatre cantons pour ­battre la gauche. Les indépendants sont en mesure de faire l'élection. Les divisions du PS à Orly pour les municipales sont de nature à troubler le jeu aux cantonales du Val-de-Marne, alors que la gauche ne dispose que de deux sièges d'avance. Dans le Vaucluse, remporté par le PS en 2001, gauche et droite pourraient finir à égalité.
La majorité de l'ancien garde des Sceaux Pascal Clément dans la Loire est de 5 sièges d'avance, mais la guerre des droites à Saint-Étienne pourrait laisser des traces. Le combat sera serré dans la Somme où, comme en 2004, les indépendants sont en mesure de faire et défaire une majorité. À suivre aussi, la course à la présidence d'Arnaud de Montebourg en Saône-et-Loire. En Savoie, après avoir retrouvé son siège de député, l'ancien ministre Hervé Gaymard devrait reprendre la présidence du conseil général. Dans le Cher, enfin, il faudra sans doute attendre début avril pour savoir si la gauche reste majoritaire : une cantonale devrait être organisée dans un mois, après le décès, la semaine dernière, du socialiste Henri Bernardet.

http://www.lefigaro.fr/

Premier tour, premier test

Nicolas Sarkozy risque un vote sanction. La droite menacée à Marseille, Strasbourg, Toulouse... Favorite à Paris et à Lyon, la gauche espère reconquérir les villes perdues en 2001.
Vote local, vote national ? Alors que plus de 40 millions d’électeurs français et ressortissants de l’Union européenne sont appelés, dimanche, à se rendre aux urnes pour le premier tour des élections municipales et cantonales (lire page 10), la question a comme d’habitude animé les débats de la campagne électorale. Sauf que cette fois, dix mois après l’élection d’un Nicolas Sarkozy au plus bas dans les sondages, elle a pris un relief particulier. Et, malgré le renoncement du chef de l’Etat à sa volonté de «nationaliser» le scrutin, ce premier tour aura bien pour la majorité en place valeur de test.

Le prix de la hausse des prix

La tentation du vote sanction s’appuie essentiellement sur les difficultés rencontrées par le gouvernement sur la question du pouvoir d’achat. Critiquée par la gauche après la mise en œuvre de sa loi «travail, emploi, pouvoir d’achat» cet été, dont les résultats se font toujours attendre (les heures sup défiscalisées se mettent en route lentement), la droite a dû faire face à la hausse du prix des carburants, des loyers, et dernièrement des produits de première nécessité. Elle ne s’est pas facilité la tâche avec «le rapport de trop», celui remis en janvier par Jacques Attali sur la «libération de la croissance». Taxis, coiffeurs, avoués, pharmaciens, craignant une brutale dérégulation de leurs métiers, ont donné de la voix : les maires de certaines grandes villes, comme Marseille ou Strasbourg, devant même gérer en pleine campagne des manifestants plutôt favorables à la droite. Et, à défaut de manifestations, les interpellations ont été continues pendant toute la campagne. Annonce d’une prime spéciale pour les titulaires du minimum vieillesse, baisse du chômage : rien n’y a fait. Localement, les électeurs se plaignent. Difficile à contrer.


L’ouverture, terreau de la dissidence

Marque de fabrique de Sarkozy au niveau national, l’ouverture systématisée est source de pagailles municipales, y compris à droite. Pour satisfaire au leitmotiv présidentiel, l’UMP a fait de la place à près d’un millier de candidats, venus du centre et de la gauche, sur ses listes dans 225 villes de plus de 30 000 habitants. Conçue pour sectariser une gauche attachée au clivage politique traditionnel et ancrer l’électorat centriste à droite, cette stratégie pourrait s’avérer d’une efficacité discutable. Exemple à Périgueux, où en dépit de la présence de sept Modem sur sa liste le ministre Xavier Darcos est à la peine. En revanche, elle sème incontestablement la zizanie au sein de la droite alsacienne, qui ne digère pas de devoir soutenir les candidats gauche moderne à Mulhouse et à Schiltigheim. D’où la multiplication de dissidences dangereuses.


L’inconnue Modem

Quoi que son leader François Bayrou en dise, cette élection constitue bien un test national pour sa formation, le Modem. C’est en tout cas l’occasion pour ce nouveau parti de reconstruire tout un réseau d’élus locaux alors que les anciens maires ou conseillers municipaux UDF ont rejoint en grande majorité les rangs du Nouveau Centre. L’élection ou non de François Bayrou à Pau, capitale du Béarn, permettra également de jauger si la recette Modem prend sur le terrain. Et de valider ou non la stratégie de listes autonomes imposée par le président de ce mouvement dans les urnes. Malgré la volonté affichée par François Bayrou de voir le Modem concourir sous ses propres couleurs orange dans le maximum de villes, comme à Paris avec Marielle de Sarnez, Marseille avec l’ancien écologiste Jean-Luc Bennahmias, le Modem suit parfois une ligne beaucoup moins claire en pratiquant des alliances à géométrie variable. A Bordeaux, ses candidats se retrouvent sur la liste conduite par le maire sortant UMP Alain Juppé, alors qu’à Dijon ils figurent en bonne place sur la liste du maire socialiste, également sortant, François Rebsamen. A Paris, Marielle de Sarnez, chef de file du Modem et bras droit de François Bayrou, a multiplié, en fin de campagne, les appels du pied en direction du Bertrand Delanoë pour un «parte nariat» futur. A l’occasion de cette élection, François Bayrou éprouve surtout une stratégie de pactes qui, il l’espère, lui serviront en 2012.


Plus vert que moi…

Des candidats plus verts que les Verts ? De l’UMP au PS en passant par le Modem, la plupart des candidats se sont présentés en convertis à l’écologie. Est-ce le «défi» de Nicolas Hulot, Une vérité qui dérange d’Al Gore, les effets locaux du réchauffement climatique ou les suites du très consensuel - et purement propositionnel - Grenelle de l’environnement, mais une chose est sûre, le développement durable est devenu un incontournable des programmes : tramways, bus propres, Vélib’, pistes cyclables, panneaux photovoltaïques, isolation thermique des logements sociaux sont désormais plus vendeurs que les parkings en centre-ville et les ronds-points. «Il y a un effet de mode, car les candidats ont compris qu’il y a une attente écologique chez les électeurs. A droite, l’UMP a tenté de surfer sur le Grenelle, malgré l’absence de service après vente de Sarkozy. Et dans les communes rurales, la peur du vert qui avait succédé, à droite, à la peur du rouge, ne fait plus recette», analyse François de Rugy, député de Loire-Atlantique et candidat à Orvault. A gauche, «les Verts ont contaminé le PS», relevait pour sa part Noël Mamère en meeting à Lille. A force de travailler ensemble dans les exécutifs municipaux, les socialistes «productivistes» se sont écologisés. Au risque de couper l’herbe sous le pied des Verts ? C’est le cas à Paris, où «l’écolo-gestionnaire» Delanoë pourrait siphonner Baupin «le khmer vert».


L’enjeu des agglomérations

Les villes ne sont plus le seul souci des états majors parisiens. La montée en puissance des structures intercommunales fait désormais de leur contrôle un enjeu majeur du scrutin. La couleur politique des quelque 2 583 conseils communautaires reflète généralement celle de leur ville leader. Néanmoins, cette règle pourrait souffrir d’importantes exceptions. Alors même que le maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a de bonnes chances d’être reconduit le 16 mars, l’agglomération pourrait basculer à droite si l’une des villes limitrophes de Lyon, Bron, Rillieux-la-Pape, Saint-Priest ou Villeurbanne, tombent aux mains de l’UMP. Même problématique dans le Nord : si l’ex-ministre PS Martine Aubry devrait conserver la mairie de Lille, le pilotage de l’agglomération échapperait aux socialistes pour peu que l’UMP Chritian Vanneste l’emporte à Tourcoing. A Bordeaux, l’affaire est encore plus délicate : une victoire aisée de l’ancien ministre Alain Juppé suffirait pour que la présidence de la communauté urbaine Bordeaux métropole échoie à la majorité présidentielle.

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