mardi 22 janvier 2008

Bochum, ville-martyre, socialistes soyons solidaires !

Bochum est une ville de près de 400.000 habitants du centre de la Ruhr, l’une des régions les plus industrielles du monde, avec une forte urbanisation et concentration démographique... et où se concentre l'un des plus fort taux de chômage d'Allemagne de l'Ouest.

La ville se développa initialement grâce aux gisements miniers de charbon qui seront exploités jusqu’à la fin du XXe siècle. Après les mines, la sidérurgie, les centrales électriques, et bien sûr Opel dans le secteur de l’automobile se sont installées dans cette ville. Cette marque automobile, à l’origine allemande, rachetée par le géant General Motors, a son deuxième centre de production mondiale à Bochum.

La ville a toujours cherché à minimiser la dépendance à une mono-industrie, en effet, très vite, les premières industries lourdes fermèrent leurs portes. C'est pourquoi on retrouve ici l'une des principales universités du Land qui a été aménagée dans les années 70 recueillant environ 30.000 étudiants, et comptant une forte proportion d’étudiants étrangers. L’université a comme points forts notamment la médecine et les nouvelles technologies.

La commune et ses habitants vivent en grande partie grâce à l'industrie : Opel est le premier employeur avec environ 10.000 emplois, devant la Ruhr Universität, et Nokia occupe la troisième place en tant qu'employeur de la ville avec 2.300 employés.

Il y a un peu plus d’un an, à l’automne 2006, le groupe GM annonçait vouloir fermer l’usine d’Opel de Bochum. Après d’âpres discussions, menées en grande partie par Madame Dr. Ottilie Scholz, maire sociale-démocrate de Bochum, GM renonce à la fermeture définitive, mais procède à une forte restructuration du site entraînant la réduction du nombre d’employés.
Il y a quelques jours maintenant, Nokia, groupe finlandais de télécommunication, a annoncé la délocalisation de son usine de production vers la Roumanie. Seuls un peu plus de 10 % des employés (280 personnes) peuvent espérer conserver un travail pour cette société... et déjà les premières lettres de licenciement sont arrivées dans les foyers !

Nokia est un groupe européen qui a profité lors de son installation dans la Ruhr d’une aide de 88 millions d’euros de l’Etat fédéral, du Land Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de la ville de Bochum entre 1995 et 1997. Nokia avait assuré en retour 2860 emplois jusqu’en septembre 2006. Le délais étant maintenant écoulé, le groupe quitte ce site, pour rejoindre un autre, moins coûteux et avec de nouvelles aides d’installation... en Roumanie.

L’Allemagne est très touchée par les délocalisations dans le secteur de la télécommunication : BenQ en 2006, Motorola en 2007, qui toutefois connaissaient une situation économique moins favorable.

Toute la classe politique allemande, et même une partie de la classe politique européenne, avec José Manuel Barroso, condamnent fermement cette délocalisation !

Le Parti socialiste doit soutenir ce mouvement de protestation, symbolisé par le rassemblement de plus de 20.000 personnes attendues aujourd'hui à midi à Bochum et doit condamner fermement tout licenciement dans des conditions où les entreprises ne peuvent pas justifier cette mesure. Le développement des nouveaux pays entrant est une priorité qui ne doit pas empêcher les anciens membres de l'UE de fonctionner.
Nous nous souvenons tous de Michelin il y a quelques années maintenant... aujourd'hui l'Allemagne est concernée, la solidarité sociale doit exister entre les Européens, elle doit l'être entre socialistes européens, nous devons le faire pour les citoyens allemands ! Nous sommes Européens, et nous partageons les mêmes problèmes : Soyons solidaires !

Par F. Besançon

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