lundi 20 octobre 2008

Steinmeier adoubé candidat du SPD au poste de chancelier

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a été officiellement adoubé samedi candidat du parti social-démocrate (SPD) à la chancellerie pour les élections législatives de septembre 2009, en promettant de mieux réguler le secteur financier.

Un congrès extraordinaire du SPD, convoqué à Berlin, a approuvé la candidature de M. Steinmeier qui était le seul candidat, à 95,13% des délégués, par un vote à bulletins secrets.

L'actuel vice-chancelier, à qui reviendra la lourde tâche d'affronter dans un an une chancelière actuellement très populaire, a dressé les grandes lignes de son programme électoral.

Dans un discours fleuve, il a notamment fustigé le laisser-faire économique, responsable selon lui de la crise financière actuelle.

"Je veux remettre de l'ordre dans le rapport entre politique et économie. (...) Il est temps de penser autrement, il temps pour un nouveau départ, qui ne peut se faire qu'avec une meilleure régulation de la branche financière", a assuré le candidat.

Evoquant les faillites des grands instituts financiers qui ont déclenché la crise, M. Steinmeier s'est exclamé: "les maîtres de l'univers se sont effondrés. Les conséquences sont dramatiques, mais ce sont les autres qui trinquent! C'est cela qui nous met tellement en colère, et avec nous la majorité des gens de ce pays".

A propos du récent plan de soutien au secteur bancaire en Allemagne -approuvé avec le soutien du SPD qui co-dirige le pays depuis trois ans dans le cadre de la "grande coalition" avec les conservateurs- le numéro deux du gouvernement a prévenu: "celui qui veut de l'argent de l'Etat doit accepter que l'Etat ait son mot à dire et qu'il co-décide".

Les délégués du parti ont par ailleurs élu, avec 85% des suffrages, l'ancien vice-chancelier Franz Müntefering comme nouveau président du SPD, un poste qu'il avait déjà occupé de mars 2004 à novembre 2005, avant de céder les rênes à Kurt Beck, qui a démissionné en septembre dernier au vu d'une cote de popularité catastrophique.

Très apprécié des militants, M. Müntefering a appelé samedi son parti à l'unité. "C'est ensemble que nous sommes forts", a-t-il souligné.

La désignation du tandem Steinmeier/Müntefering -artisans des réformes économiques de l'ère Schröder qui ont permis une baisse spectaculaire du chômage dans la première économie d'Europe, mais qui sont honnies par l'aile gauche du parti- avait été acquise début septembre lors d'un mini-sommet de crise, convoqué à un an des élections pour relancer un parti tombé au plus bas dans les sondages.

Ce sommet s'était soldé par une reprise en main du SPD par son aile réformatrice et par la démission de Kurt Beck.

M. Steinmeier, qui à 52 ans n'est pas député et qui n'a encore jamais été confronté au suffrage universel direct, est le plus populaire des actuels dirigeants du SPD. Mais il n'a ni le charisme ni les qualités d'orateur de Gerhard Schröder, dont il fut le chef de cabinet à la chancellerie (1999-2005).

Le SPD ne recueille plus que 25% environ des intentions de vote, contre 36% pour les Unions chrétiennes de Mme Merkel, alors que les deux camps étaient à peu près à égalité il y a trois ans.

Pire, les sociaux-démocrates, qui s'entre-déchirent depuis des mois, ne devancent plus que de quelques points la gauche radicale Die Linke, parti créé il y a un an par d'anciens communistes et des transfuges du SPD déçus par les réformes de Gerhard Schröder.

Sources : AFP

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