vendredi 14 septembre 2007

Le patronat veut assouplir le CDI

Les partenaires sociaux entrent dans le vif du sujet. Au cours de la deuxième séance de négociations en vue d'une réforme du marché du travail, le patronat a présenté vendredi aux organisations syndicales une "note" proposant un assouplissement des règles entourant le CDI, une perspective rejetée "en l'état" par les syndicats.
"Les organisations syndicales ne se situent pas dans les propositions telles que le MEDEF les avance", a résumé la secrétaire confédérale de la CGT Maryse Dumas, lors d'un point de presse en début d'après-midi.
Par ailleurs, plusieurs syndicats ont adressé un message au gouvernement qui veut que ce chantier soit clos d'ici à la fin de l'année et menace de légiférer dans le cas contraire, en réclamant une nouvelle fois l'abrogation du contrat nouvelles embauches (CNE) contesté depuis sa mise en oeuvre en août 2005. "L'abrogation du CNE est l'une des conditions d'aboutissement de la négociation", a notamment dit Marcel Grignard (CFDT) à l'issue de la réunion au siège du Mouvement des entreprises de France à Paris.
Dans son texte examiné toute la matinée par les syndicats, le patronat propose notamment un assouplissement des règles de rupture d'un CDI, la création d'un contrat de mission ou encore un allongement de la période d'essai lors de l'entrée dans une entreprise.
Le contrat de mission, prenant fin dès que l'objectif pour lequel il a été signé est atteint, n'est pas une idée neuve. Michel de Virville, alors directeur des ressources humaines chez Renault, avait déjà proposé cette idée dans un rapport remis en janvier 2004 à François Fillon, qui était à l'époque ministre du Travail.
Cette proposition avait soulevé une levée de boucliers à gauche et dans les syndicats.
La commission mise en place pour préparer ce rapport s'était d'ailleurs déclarée "consciente de l'inquiétude que ne manquera pas de susciter une telle perspective parmi les organisations syndicales". "Celles-ci pourront craindre de voir remis en cause le fragile équilibre trouvé autour des dispositions relatives au contrat à durée déterminée et à l'intérim, qui n'ont pas été modifiées depuis plus de dix ans et font l'objet d'un certain consensus", avait noté la commission.
Trois ans et demi plus tard, les réactions sont toujours aussi fraîches.
"Nous contestons fortement la prise de position des organisations patronales. Leur idée, c'est toujours qu'en allégeant les procédures de licenciement, on va faciliter l'embauche", a expliqué Mme Dumas (CGT).
Le texte proposé par le patronat "est extrêmement déséquilibré, mais on n'attend pas de la partie patronale qu'elle retranscrive nos propositions et analyses", a observé de son côté Marcel Grignard, porte-parole de la délégation syndicale CFDT.
M. Grignard reproche notamment "l'absence complète de garanties données aux salariés". Tous les syndicats ont réagi de la même manière, considérant, à l'instar de Stéphane Lardy (FO) que "cette note ne nous engage pas".
Les partenaires sociaux ont décidé de scinder leurs travaux en quatre chapitres: l'entrée dans l'emploi -abordé ce vendredi- l'évolution à l'intérieur de l'entreprise, la sortie et le retour à l'emploi.
La prochaine réunion, le 21 septembre, sera consacrée au deuxième chapitre. Avant de se lancer dans un éventuel bras de fer sur leurs points de désaccord, le patronat et les syndicats ont en effet décidé de passer en revue chacun des thèmes pour obtenir une "vue d'ensemble".

Par JeanMarie Godard AP - Vendredi 14 septembre, 16h04

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